mardi 22 mars 2011


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Michel Platini, seul candidat à sa succession, a été réélu par acclamation président de l'UEFA pour un second mandat de quatre ans par le congrès réunissant mardi à Paris les 53 fédérations composant l'organe dirigeant du football européen. Et les chantiers ne manquent pas.
Il n'y avait pas beaucoup de suspense dans les coulisses du Grand Palais mardi matin. Michel Platini a été réélu à la tête de l'UEFA pour les quatre prochaines années. Le sixième président de l'histoire de l'instance européenne ne s'est pas fait de cheveux blancs pour cette réélection. En 2007, la partie avait été serrée avec le Suédois Lennart Johansson. Platini n'avait été élu que par 27 voix contre 23 au sortant. Cette fois-ci, il n'avait pas grand chose à craindre. Depuis fin décembre - les règlements de l'UEFA obligent les candidats à se présenter trois mois avant l'élection -, Michel Platini savait qu'il serait le seul candidat à sa propre succession. Mais le triple Ballon d'or, qui s'est dit "fier de continuer à être à votre service et au service de ce jeu qu'est le football", a eu l'honneur d'être élu par acclamation sous la superbe verrière du Grand Palais.
Comme le prévoit les statuts de l'UEFA, les 53 membres des fédérations se sont évité un vote et ont "élu" le Français avec des applaudissements et une standing ovation, comme l'avait été son prédécesseur. Un plébiscite en forme d'hommage qui a visiblement ému l'ancien numéro 10. Ce dernier a tenu à "remercier ceux qui agissent tous les jours à mes côtés" et notamment les bénévoles "sans qui il n'y aurait pas eu de Beckenbauer, de Zidane", a-t-il expliqué. Il n'y avait de toute manière pas de place au doute. L'année dernière quand il a dit devant le congrès de Tel-Aviv qu'il se représentait, il avait déjà été acclamé. Car "Platoche" a séduit durant ses quatre premières années dans son nouveau costume. En 2007 à l'issue du précédent congrès, ses détracteurs s'inquiétaient de son côté "révolutionnaire". Pour les conservateurs qui soutenaient à l'époque Lennart Johansson, son romantisme social allait vite déchanter. Mais il a su faire passer ses réformes avec intelligence et subtilité.
Ensuite, la FIFA ?
Il ne faut pas s'y tromper : Platini est devenu un homme politique à part entière. Il est aussi redoutable dans son nouvel habit qu'il l'était sur les pelouses. Juste après son arrivée, l'ancien capitaine des Bleus, "désireux de corriger les déséquilibres" a réussi à faire disparaitre le G-14. Il s'est aussi attaqué à rendre le football européen plus ouvert et accessible à tous avec la présence de cinq vainqueurs de championnats moins côtés en Ligue des Champions. Ou encore l'augmentation du nombre de qualifiés à l'Euro. Et il a surtout obtenu la mise en place du fair-play financier pour juguler les excès et imposer un contrôle financier des clubs. Si tout n'a pas été parfait durant son mandat et si ces évolutions ont provoqué des grincements de dents, il a su faire taire les critiques. Et rassembler.
A l'image du fair-play financier, les chantiers ne sont pas encore terminés. Et d'autres vont s'ouvrir. Mardi matin dans son discours d'ouverture, il a fixé ses nouveaux défis. Il a annoncé vouloir lutter contre la violence, la corruption liée notamment aux paris sportifs. Et surtout revaloriser les équipes nationales. Il va ainsi mettre en place la centralisation des droits de qualification. "La conséquence sera (...) de garantir les revenus de chacune des fédérations, a-t-il expliqué. Vous pourrez ainsi tous vous concentrer sur le sportif, sans crainte des aléas des tirages au sort et de leurs conséquences plus ou moins heureuse en termes de droits télé". Il a quatre nouvelles années pour remplir sa nouvelle mission avant de se lancer de nouveaux défis à la tête de la FIFA ?
Glenn CEILLIER, au Grand Palais à Paris / Eurosport

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